08 Nov
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L'antique cité de Frenda, la perle de Tihert (Tiaret) existe depuis l’Antiquité. Célèbre pour ses monuments et son histoire millénaire. Ce fut une terre disputée entre empereurs et conquérants. Cette luxuriante contrée à vocation pastorale se trouve aux portes du Sahara Algérien, rive ouest.  


Le trésor caché, le trésor convoité  

Son nom, rattaché à la tribu amazigh des Ath Ifren, serait issu du berbère « Yefrendhaye » dont l’étymologie découle de la racine « ifran/ifri » qui signifie en amazigh grotte. Ainsi Frenda renvoie selon l’imaginaire collectif à un trésor caché.

Ses premiers peuplements étaient, selon les indications d’Hérodote, constitués des Gétules et des Garamantes; probablement les aïeux des rois maures, bâtisseurs des Jddars, ces monuments funéraires dont le plus célèbre est le tombeau d’El Keskes érigés entre V ème siècle et le VII. La cité fut romanisée en l’an 193, par l’empereur romain Septime Sévère qui l’occupe et fit mettre en place ses limes (lignes défensives et frontières) entre l’aire romanisée et l’espace « barbare » . Puis, il  entreprit de convertir la population locale au christianisme.  

Par la suite et durant la période musulmane, le pouvoir de la ville passa aux mains de plusieurs rivaux tels les Rustumides (761-909) mais également les Mérinides et les Zianides. C’est à cette époque charnière de l’Histoire du Maghreb, précisément de 1375 à 1378 que l’illustre Abderrahmane Ibn Khaldoun se réfugia à Taoughazout, prés de Frenda où il entreprit la rédaction de deux ouvrages majeurs « Mukadima », les Prolégomènes et « Kitab el-Ibar » qu’on peut traduire par Le Livre des Exemples.  

En outre, et à la conquête ottomane (dès 1515), une résistance s’est formée pour finir par se dissiper. Les notables de la ville acquièrent les statuts de Caïds et furent  chargés de collecter l’impôt auprès des populations. C’est durant cette période que la ville périclite et perd son prestige. En 1830,  le pouvoir passa aux mains des colons français qui se heurtèrent à la résistance de l’Émir Abdelkader dont la capitale militaire fut Mascara en Oranie; mais ce dernier rencontre l’opposition  de plusieurs tribus qui contestent son pouvoir. En 1841, l’Agha Ali Ould Kadi se positionne allié des français et livre Frenda aux français.  

Cette ville a donné naissance à de grandes figures de l’intelligentsia algérienne,  citons parmi elles : Jaques Berque,  un sociologue qui a dédié à titre posthume l’ensemble de son œuvre intellectuelle à la ville de Frenda, conformément à ses dernières volontés. Ses fonds de recherches ont été remis  le 25 juin 2013. 

 

Leila  Assas  

 

Bibliographie :  

  1. Djamel Souidi -GRANDS PERSONNAGES DE L’HISTOIRE ANCIENNE DE L’ALGERIE (des origines à 1830)- Editions du Tell , 2005  
  2.  Meriem Mahmoudi  LE FONDS JACQUES BERQUE TRANSFÉRÉ DE BELFORT À FRENDA- Le Quotidien d’Oran – 23 juin 2013  
  3. Frenda Site P.N.H.A 
  4. Février Paul-Albert. Aux origines du christianisme en Maurétanie césarienne. In: Mélanges de l’Ecole française de Rome. Antiquité, tome 98, n°2. 1986. pp. 767-809. 
  5. Image : carte postale de la ville de Frenda, 1955


Initialement publié sur www.babzman.com


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