Rachid Taha est né à Sig dans l’Oranie, à l’ouest de l’Algérie, le 18 septembre 1958. Arrivé en France dix ans plus tard, il vit en Alsace ensuite dans les Vosges. La vie y est froide et très différente de son Algérie natale. Il est désormais, fils d’immigré. Un sobriquet qu’il cultive à travers sa musique, faite de métissage culturel.
L’univers artistique de Rachid Taha puise dans ses origines ainsi que dans son vécu. En 1981, il fit la rencontre d’un jeune guitariste, et bassiste d’origine algérienne. Commence dés, lors une aventure musicale qui donna naissance au projet « Carte de séjour », un album coup de gueule, un cri d’affirmation face à l’exclusion des enfants d’immigré nés en France. L’album devient très vite polémique par son aspect contestataire qui scande une « Douce France », aux airs maghrébins. Avec l’album « Rhoromanie » et « Deux et demi », le succès est au rendez-vous.
Rachid Taha se lance par la suite dans une carrière en solo très productive. Il a à son actif une dizaine d’albums, citons ; Barbés, Olé Olé, Diwan et Tékitoi. Véritable globe-trotter musical, il mêle à souhait, la darja aux sonorités rock, techno, rai, oriental chaabi et pop. Il introduit le cajun et le mariachi, ainsi que d’autres instruments à une musique qui rend hommage aux chantres tels que Dahmane El Harrachi, El Anka, Farid El Atrache, Oum Keltoum ou encore Lili Boniche. Ses albums « Diwan I » & « Diwan II » regroupent en effet des compositions très diverses, mais c’est incontestablement son tube « Ya Rayah », reprise de Dahman El Harachi qui illustre sa notoriété auprès de son public algérien ainsi que sa collaboration sur le projet « 1,2,3 soleil » au côté du « King » du rai Khaled, et Faudel.
Bête de scène, ce rockeur humaniste à la réputation sulfureuse, a cultivé jusqu’à son dernier souffle une fougue inouïe. Il s’en est allé à l’âge de 59 ans, le 12 septembre 2018 suite à une crise cardiaque, laissant dernier lui un album à titre posthume produit par le label Believe et une discographie immortelle.
Leila Assas
Sources :
Initialement publié sur Babzman, le 19 septembre 2017