02 Aug
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Basaou chords est la nouvelle collaboration multi artistes qui met à l'honneur Bassaoud Zoubir, un artiste de Timimoun, de la région oasienne excentrée de la capitale algérienne. Actif depuis plus de trente ans, Bassaoud est resté cet artiste local qui anime des soirées pour touristes. La collaboration pose, ainsi, les jalons d’une nouvelle perspective de carrière pour lui.

L’aventure a commencé quand une bande de copains, munis de matériel audiovisuel, programme une virée dans le désert algérien. De fil en aiguille, une feuille de route a été tracée. Après trois semaines de résidence, le projet Basaou est né réunissant plusieurs artistes professionnels : Nazim Bakour à la guitare électrique, Rafik Kettani (percussions) et Adnan Benaouicha à la basse. Ils accompagnent Bassaoud et ses deux choristes Lahacen & Houcine Kradou aka Les Frères Kradous.

« Bassaoud et ses musiciens ont, pour la première fois, fait connaissance avec le monde de l’enregistrement studio pour se rapprocher du cadre de la production professionnelle et ses différentes étapes. » explique le musicien Adnan Benaouicha.

Auto-produit, le projet, dont plusieurs live sessions ont été tournées à Timimoun (sud-ouest algérien), met à l’honneur la culture zénète, une culture berbère ancrée dans son africanité et révélée à l’universalité grâce aux travaux du chercheur Mouloud Mammeri sur la musique du Ahalil, une musique polyphonique traditionnelle classée patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco en 2005. L’Ahalil ainsi que l’ensemble des corpus d’Izlwen (chants) de la région demeurent peu médiatisés et leurs détenteurs invisibilisés.

« Aussi longtemps que je me souvienne, j'ai joué de la musique. J'avais 10 ans quand j'ai touché à mon premier instrument de musique. C'est à partir des années 90' que j'ai commencé à me produire face à un publique. Basaou chords est pour moi, une consécration. Je peux enfin envisager une carrière dans la musique. Cela reste difficile, je n'ai pas encore obtenu ma carte d'artiste mais je m'accroche. » confie Bassaoud. 

Il est difficile de vivre de son art lorsqu’on est musicien en Algérie, encore plus difficile de se professionnaliser quand on habite à 1200 km de la capitale. L’accès à l’information, au réseautage, l’obtention de la carte d’artiste et la production dans un environnement numérique constituent un véritable handicap. Dans des zones touristiques sahariennes, où la musique se pratique encore de manière traditionnelle lors des fêtes, célébrations et communions, seuls les spots et lodges dédiés aux touristes permettent aux musiciens de se produire contre un modeste cachet. Le premier album du collectif qui s’intitule Tazwert (Introduction) est en cours de préparation.

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