15 Apr
15Apr

Le vocable el Guezana serait issu de la racine arabe "el djazala" qui signifie "être sage" et avoir de la sentence et dont le sens fut altéré et perçu négativement par les glissements sociaux.

Ce mot désigne de nos jours une femme versée dans la divination et le spiritisme. El Guezana est une diseuse de bonne aventure, visitée par des âmes souvent en mal d’amour et friandes d’expériences d’occultisme. Une autre hypothèse rapprocherait ce terme à Tzingarina c’est-à-dire à une gitane en manouche.

Les tziganes sont un peuple nomade venu de l’Inde qui ère  dans l’Europe occidentale au XVI siècle et auquel on attribua divers noms : Gitans, Manouches,Gypsie , Roms, etc.

En Algérie, ils sont connus sous le nom des Amer en Oranie et  Beni  Adês à Alger; on leur attribue d’étranges mœurs : tatoueurs, maquignons et diseurs de bonne aventure, ils suscitent à la fois répulsions et curiosité. Ils sillonnent les villes  et abhorrent la sédentarisation. "Les Adassiya étaient des gitanes venues du Sahara de Sidi Aysa ou d’Oran. C’est la disparition de ces gitanes qui a entraîné l’oubli progressif de la tradition (tatouage). À cette époque, ces gitanes voyageaient à dos d’âne et allaient de ville en ville pour proposer leurs services."

Le plus célèbre des gitans algérien est Tony Gatlif, de son vrai nom Michel Boualem Dahmani, qui est un illustre réalisateur scénariste né d’un père kabyle et d’une mère gitane. De nos jours, El Guezana n’est plus la gitane mystérieuse et sulfureuse, mais une  charlatane sédentaire.


Leila Assas


Bibliographie  :

Image : Tireuse de cartes mauresque 


Initalement publié sur Babzman.com 

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