27 Jul
27Jul

L’agence française de production & booking Tartine Production a mis en ligne, entre septembre et décembre de l’an dernier, une série de six vidéos en format live session acoustique. La captation et la réalisation ont été confiées à Pure Capture, un studio itinérant de production musicale qui prône le credo « Music is Everywhere » et propose une musique organique, des compositions sans samples et filmées dans des endroits insolites en one shots (en une seule prise). Music In Africa vous propose un listicle regroupant les six vidéos.


« Choubi » - Mazalda

C’est dans le parc naturel du Golfe du Morbihan, en Bretagne que les Mazalda se sont prêtés au jeu de Pure Capture. Accompagnés de leurs saz électrique, batterie et synthétiseurs analogiques, ils nous livrent Choubi, un titre puissant et psychédélique qui paraîtra sur leur prochain album. La musique de Mazalda mêle à souhait le raï algérien, l’afrobeats, le rock psychédélique ou encore une pincée d’ethno jazz abolissant les frontières et entraves entre l’Afrique, l’Orient et l’Occident. Avec Choubi, ils nous font embarquer pour le Moyen Orient, en Anatolie mais aussi dans les Balkans, l’aire est vaste et les sensibilités multiples.

« Waydelel » - Bab L’Bluz

Figurant sur le premier album Nayda (Real World Records, 2020), de Bab L’Bluz, « Waydelel » est une reprise de la Diva mauritanienne Dimi Mint Abba (1958-2011). Le titre s’ouvre sur un spleen hassani et se poursuit avec du Gnawa, le tout enrobé d’un rock explosif. L’Aouicha, l’instrument de prédilection de Yousra Mansour (Vocal lead) donne le la, soutenu par le Guembri, la bass, la batterie et la flute. Les lauréats de Songlines 2020 (catégorie fusion), savent tirer avantage de leurs backgrounds respectifs pour nous faire voyager dans un univers protéiforme à la croisée des chemins.


« Toto » - Pamela Badjogo

Ne vous laissez pas leurrer par son surnom de « Princesse Bantoue », Pamela Badjogo est une warrior gabonaise et une militante herculéenne du « féminisme joyeux ». La lauréate du Prix des Musiques d’Ici 2022 au groove nu-soul bantue, comme elle aime le qualifier, nous propose une nouvelle réinterprétation de « Toto », un des titres de son deuxième album Kaba (Raphia association label 2022). La captation Pure Capture nous offre une nouvelle lecture qui contraste avec le clip originel sorti en 2020. Ce manifesto contre le racisme sous toutes ses formes est, à la fois, suave et poignant.


« Zintkala » - Djazia Satour

En marge de sa tournée européenne pour la promotion de son dernier album intitulé Aswât (Des Voix), l’artiste franco-algérienne Djazia Satour s’offre une pause dans la forêt de Brocéliande, un lieu auréolé de mythes et de légendes, pour nous faire découvrir sa chanson inédite « Zintkala », et nous narre ce drame de la « dépossession et de la violence coloniale ». C’est le récit de Zintkala Nuni (Lost Bird), un bien triste personnage (réel) de la bien triste histoire des autochtones américains.  D’une singularité marquée, la musique de Djazia est une ode en soi et « Zintkala » s’inscrit dans la même dialectique de ses opus précédents qui nous font voyager et s’interroger. Munie de son bendir, et accompagnée de Remi D’Aversa à la percussion, Benoit Richou à la guitare et Quentin Andréoulis au banjo, elle nous fait plonger dans son univers où prime une vision onirique des choses de la vie.


« Dance me » - Labess

« Dance me » sonne comme une douce élégie inspirée du classique des années 80’ « Dance me to the end of love » du crooner Leonard Cohen. La reprise de Labess introduit des paroles en darja algérien et propose une nouvelle orchestration en faisant vibrer en symbiose la guitare, le banjo, l’accordéon et le cajon. C’est autour de Nadjim Bouizzoul (lead vocal) que le groupe Labess se cristallise. Nourri de ses racines algériennes, l’artiste pérégrine et s’ouvre au monde. D'Alger, au Québec puis Paris, il mature sa musique et la peaufine. Sa rencontre avec ses musiciens pose les jalons d’une aventure aux airs divers. Châabi algérois, flamenco ou encore de la rumba gitane pour le plus grand plaisir des fans du groupe.


« Sovaz » - Maya Kamaty 

Nous nous posons pour notre dernière escale sur l’Île de Groix pour (re) découvrir la plus badass des Réunionnaise de la Métropole, Maya Kamaty. En solo avec ses pads, elle nous propose un set « sauvage » du titre phare de son album éponyme. « Sovaz », qui signifie sauvage en créole, est né du besoin de libérer la parole, se rebeller et dire les choses tel quel - ce rap créole claque et cogne et fait sortir l’artiste de sa zone de confort. La musique de Maya est un savant mélange d’électro, de pop urbaine et de la musique maloya de l’île de la Réunion. « Toutes mes identités se fondent dans le créole et les thèmes que j'abordes peuvent parler à tous », précise-t-elle.

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